RENCONTRES / Ils en reviennent…
Avec Eva, 28 ans.
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Cette fan de nature et de sports de glisse a mis le cap cet été sur Madagascar. Avec deux amis kiters et windsurfers, ils ont sillonné « l’île rouge » du Nord au Sud en passant par la capitale Antananarivo.
Un trip qu’elle recommande à tous les passionnés de kite mais aussi à ceux qui souhaitent voyager hors des sentiers battus, à la découverte de paysages sauvages et d’une population chaleureuse.
Habite: Montpellier
Points particuliers : cherche constamment à sortir de sa zone de confort
Niveau : intermédiaire. Pas de tricks au répertoire mais de l’aisance dans différentes conditions
Quiver : ailes F-One Revolt (7/9m) et Best Nemesis en 12m. / boards RSC Supreme 136×41 et skim Nobile pour tâter du strapless
Tes débuts en kite ?
Je me suis installée à Montpellier au printemps 2010 avec un poste de rêve dans la recherche environnementale. Il ne restait plus qu’à trouver un moyen de me reconnecter plus souvent avec la mer. Les vagues étant rares en Méditerranée, j’ai du éliminer le surf et le bodyboard. Comme j’avais des copains qui faisaient déjà du kite, ils m’ont donc fait une petite initiation à Beauduc mais je voulais progresser rapidement donc j’ai pris des cours l’été sur le spot de l’Espiguette avec Julien Aguilar et son école Hibiskite (Grau du Roi).
Qu’est-ce qui t’a plu dès le départ dans ce sport ?
Le fait d’avoir à gérer une autre dimension, pour pouvoir maîtriser cette force mystérieuse qu’est le vent. L’apparente simplicité du pilotage dont on découvre les subtilités au fur et à mesure qu’on se prend des râteaux. Et le ballet magique des ailes dans le ciel…
Qu’est-ce qui t’a paru le plus dur ?
A part le palier technique du waterstart, le fait de prendre conscience que tu sais naviguer seule et être autonome en mer. Sinon gérer les cent mille gonzos à côté qui balancent leur aile dans ton nez… !
Quelle a été ta pratique ensuite ?
J’en ai essentiellement fait à l’Espiguette, Port Camargue (plage Sud) et la Grande Motte.
Tu es plutôt freeride, freestyle, vagues, race ?
Je dirais freeride et vagues pour l’instant. Même si je tente timidement les sauts, je ne cherche pas à rentrer des tricks en priorité. Mais j’ai tout de même l’intention de m’y essayer… :)
MADAGASCAR
A quelle période es-tu partie ?
De mi-juillet à mi-août, durant l’hiver austral.
Combien de temps ?
3 semaines. C’était suffisant pour profiter du Nord (Diego Suarez) pendant 11 jours, d’Antananarivo la capitale (5 jours) et voir un peu l’ambiance du grand Sud vers Fort Dauphin (5 jours).
Nombre de jours de vent environ ?
Au Nord, tous les jours donc 11 jours. Au Sud, 3 jours sur les 5.
Etes-vous restés au même endroit ou avez-vous bougé ?
Au Nord à Diego Suarez, nous sommes restés dans la Baie de Sakalava. Au Sud, nous sommes restés 3 jours dans le centre ville de Fort Dauphin puis nous avons bougé 2 jours à Ambinanibe qui est un peu excentré du centre ville mais un endroit magnifique !
Où avez-vous logé ?
Dans différents hôtels et chez l’un de mes amis qui vit à Tana en tant qu’expat.
L’objectif de ces vacances était axé uniquement sur le kite ou pas ?
Kite, très très majoritairement.
Avez-vous pratiqué d’autres activités ?
Oui, on a fait de la rando, du snorkeling et un acheminement en taxi-brousse de 2x24h, de Tana à Diego Suarez, ce qui s’apparente donc à une activité à part entière :)
Quels sont les aspects du séjour qui t’ont le plus séduite ?
L’authenticité de l’endroit, la diversité des paysages et l’accueil chaleureux des locaux dans les petits villages (particulièrement au sud).
Est-ce une bonne destination pour débuter en kite selon toi ?
Durant l’hiver austral (juillet à octobre) qui est la saison la plus propice pour le kite, le vent est fort et rafaleux donc je ne le conseillerais pas à des débutants. Sauf s’ils n’ont pas peur de commencer le waterstart avec une 4m2 ! Cela dit, le spot de la baie de Sakalava est relativement sécurisé : grand lagon bordé par un récif extérieur où les vagues viennent se casser. La plage est longue et pas très large mais suffisamment pour pouvoir décoller sans se prendre les arbres. En revanche je déconseille vivement les spots du sud aux débutants ou à ceux qui ne se sentent pas autonomes. Ils sont déserts : peu de personnes pourront vous aider à atterrir… et encore moins vous ramener au bord !
Les spots que tu as préférés ?
Au Sud, la baie des Galions vers le port d’Ehoala. Des vagues et une immense plage de sable rien qu’à moi :) Par contre l’accès n’est pas aussi simple qu’à la baie de Sakalava où l’on peut décoller quasiment en face du bungalow. Là, il faut prendre un taxi puis se faire déposer sur la route vers le port, gravir une colline où des zébus paissent tranquillement (mais gaffe aux cornes !), puis redescendre la dune vers la plage. Le retour est encore plus physique : il faut remonter le long de la baie des Galions jusqu’au surf shop et de là, il est possible d’attraper un taxi et se faire ramener avec le matos à l’hôtel avant de pouvoir s’écrouler… Et si la session de kite ne vous a pas achevé, il y a aussi moyen de surfer un peu au bout de la baie où un petit sand bar sympa vous tendra les bras :)
J’ai également bien apprécié les nav dans la baie de Sakalava malgré le Varatraz bien présent. Au bout de quelques jours, je me suis sentie plus « à l’aise » et suis allée taquiner les petites vagues au bord du lagon, ce qui m’a bien mise en confiance pour la 2nde partie du trip, au Sud.
Meilleur souvenir de session là-bas ?
La baie des Galions vers le port d’Ehoala : 25/30 noeuds side shore, un petit swell suffisant pour mes débuts dans les vagues. C’était génial de pouvoir kiter seule à l’eau, gérer les vagues sans personne autour de moi et dans ces conditions. J’aurais préféré une plus petite aile que ma 7 mètres carrés pour pouvoir m’y sentir sereine mais heureusement, il y avait tout de même un copain pour me surveiller et atterrir mon aile ! Premières claques tête la première dans les vagues et premiers passages réussis au dessus de certaines : quel kif !!
Le spot ou la plage le plus adapté au mix kite & farniente selon toi ?
Au Nord autour de Diego Suarez, la baie de Sakalava est parfaite pour ça. Les transats du Sakalava Lodge sont à l’ombre de huttes où l’on peut se faire masser. Et il y a également un bar et un restaurant de qualité au Sakalava Lodge donc c’est tout confort.
TES BONS PLANS KITE
Une école à recommander ?
Sakalava Lodge, une école avec du matos Airush.
Un loueur d’aile ?
Sakalava Lodge également. Il n’y a pas de loueur dans le Sud à ma connaissance.
TES BONS PLANS AUTOUR DU KITE
Un resto sympa ?
. A Diego Suarez : La Terrine d’Argent au 46, Rue Colbert, en face du Colbert. C’est un établissement type table d’hôtes, pas cher et bon avec un menu à 15 ariary.
. A Antanarivo : Chez Sucett’s dans le quartier d’Isoraka (23 rue Raveloary Isoraka Antananarivo 101). C’est un resto malgache/créole.
. Et sinon les nombreuses gargotes de rue !
Un hébergement à recommander ?
Au Nord : Sakalava Lodge et ses bungalows les pieds dans l’eau ! Avec un emplacement idéal (voir google map ici)
Au Sud, à Fort Dauphin : . En ville : l’hôtel chez Anita offre des bungalows très mignons et propres. Comptez 20 000 ariary/nuit/personne, ce qui fait 7euros environ. La cuisine est bonne mais moins bon marché que dans les gargotes de rue. . Plus près du spot : l’annexe de l’hôtel Chez Anita. Ce sont également des bungalows mais qui sont situés plus près du spot, accessible en 15mn à pied par le village de pêcheurs. Ils sont bien entretenus mais il n’y avait pas l’eau courante quand j’y suis allée. Douche froide et lits moins confortables qu’à l’hôtel mais le coin est paradisiaque ! On a vue sur la mer depuis le grand bungalow et de sublimes couchers de soleil sur les montagnes à l’ouest.
Une excursion kite à faire absolument ?
Le downwind en mer d’Emeraude : une excursion proposée par le Sakalava Lodge avec un copieux déjeuner de poissons et de crabes en prime, sur l’ilot Suarez.
D’autres activités à recommander ?
Louer une 4L décapotable et se balader dans la région autour de Diégo Suarez. Aller voir également le parc national de la Montagne d’Ambre (forêt tropicale) pour déjeuner au pied d’un spécimen très respectable d’Andansonia Perrieri.
Une bonne chose à savoir ?
Au sud il n’y a pas de mokafoa (« moukafou » : mouches des sables). Et comme je me suis fait piquer avec acharnement à la baie de Sakalava, j’ai vraiment apprécié leur absence durant la deuxième partie du séjour :)
Tu recommanderais cette destination à qui en priorité ?
Aux fans de kite pour la période hivernale là-bas. Mais c’est aussi un très beau pays où il y a énormément de choses à voir et que je recommande vivement à tous ceux qui se sentiraient attirés par cette destination.