Marilou Lavallée, kiteuse pro « Core Kiteboarding » et instructrice de Kite & Yoga à Kitesurf Roatan

crédit : Emmanuel L’Heureux
.Kiteuse pro, instructrice de kite et de yoga, maman… Marilou Lavallée a plus d’une corde à son corde et cultive son bonheur en faisant à 100% ce qu’elle aime ! Un leitmotiv adopté il y a plus de 10 ans quand elle décide de tout plaquer pour vivre pleinement sa passion du kite et la faire découvrir aux autres. Car c’est aussi ça Marilou ! Un joli brin de fille, pas blasée pour un sou alors qu’elle déjà navigué aux quatre coins du globe, avec une philosophie de vie tournée vers la simplicité, le partage et la nature.
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C’est depuis l’île de Roatan (Honduras) où elle a élu domicile et monté le Club Kitesurf Roatan (dont elle nous parle plus en détails dans « Bienvenue sur mon Home Spot »), qu’elle évoque sa vision du kite, son expérience de kiteuse pro, ses voyages, sa passion pour le yoga, son coup de foudre pour le spot « magique » de Roatan… et le nouveau bonheur d’être maman ;)
. Age : 31 ans… et amoureuse de la trentaine :)
. Originaire : de Gatineau au Québec (Canada)
. Habite : la moitié de l’année au Honduras et le reste varie. L’an passé, nous étions au Canada et pour 2014 nous serons en Europe avec quelques voyages au programme dont le Brésil.
. Profession(s) : Humm, il y en a pas mal… ! En ce moment, c’est nouvellement celui de maman et c’est super rafraîchissant de le vivre au Roatan avec un support énorme de la communauté.
Je travaille également au développement de notre école de kitesurf au Roatan (infrastructure, page facebook) ainsi qu’à la mise sur pied de notre projet sur place qui vise à être bien plus qu’une simple école de kite. J’enseigne aussi le kite et le yoga selon les besoins ou lorsque nous avons des semaines particulières, que ce soit pour du coaching en kite ou pour une semaine de kite « zen ». Enfin, je suis en train d’écrire mon premier livre, je participe au développement de corenation.net (une plateforme pour les riders qui désirent suivre les nouvelles de Core) tout en poursuivant la tenue de mon blog perso.
Évidemment, je suis plus souvent avec les gens ou sur l’eau que derrière mon ordi mais je fais de mon mieux pour faire voyager ceux qui n’ont pas toujours cette chance.
. Ta philosophie de vie : je l’ai adoptée dès la vingtaine quand j’ai fait le choix de quitter la dite « sécurité » d’une profession bien payée pour me diriger vers ma passion du kite. Depuis, j’ai appris à utiliser ma créativité et je travaille toujours à transformer ce que j’aime en « boulot ». En gros, mon job c’est de cultiver le bonheur au jour le jour en m’adonnant à 100% à ce que j’aime profondément, tout en continuant à suivre mes intuitions et c’est finalement le plus payant ! Mais attention, ce n’est pas sans efforts ;)
Quiver : 7-9 XR3 et 12GTS2 Core évidemment ! Pour les planches, je ride très souvent en Carved carbon board ou avec le Riper surf board de Core. Pour l’école nous utilisons les Fusions board de Core que j’affectionne particulièrement pour le freeride.

crédit : Axel Reese
TOI ET LE KITE
A quelle occasion t’es tu mise au kite ?
C’était en 2004, sur un lac pendant les vacances d’été au Québec. Un ancien petit ami m’a mis la barre dans les mains, c’était mon alternative au wakeboard et j’ai tout de suite accroché !
Qu’est-ce qui t’as motivée ?
Je ressentais la même adrénaline et énergie qu’en wakeboard et comme c’était plus accessible et moins cher (car je n’avais pas de bateau), je pouvais en faire plus souvent et après chaque session, rêver à ma prochaine progression !
Qu’est-ce qui t’as plu dès le départ dans ce sport ?
Littéralement tout ! La progression rapide, les sauts, les gens, l’eau et surtout la « vibe » semblable au surf qui crée un rapprochement, un esprit de communauté dans le sport.
Qu’est-ce qui t’a paru le plus dur dans le kite ?
Percer dans le milieu. Au Québec et au Canada, le kite était peu connu lorsque j’ai commencé. Les chances d’être sponsorisée étaient quasi inexistantes. Avec le temps et beaucoup d’effort, j’ai été repérée par la marque allemande Core qui m’a finalement pris sous son aile.
Les blessures sont aussi toujours des étapes difficiles, mais elles m’ont permis d’apprendre énormément et de me guider sur mon chemin. Sans elles, je crois que je serais encore afférée à pratiquer des figures radicales de freestyle. Ça me manque parfois mais je n’échangerais jamais cette étape pour l’aventure que je vis en ce moment. Chaque chose est là au bon moment dans le sport.
Quelle a été ta pratique ensuite et sur quels spots ?
Dès le départ en 2004, j’ai voulu apprendre à sauter. Comme je venais du wake et du snowboard, j’avais envie de transférer mes acquis. Je suis passée rapidement au Unhooked (déhooké) et à la compétition en 2008-2009-2010, pour finalement découvrir le surf.
Pour ce qui est des spots, ça fait maintenant près de 10 ans que je me promène. J’ai donc eu la chance de découvrir plus d’un paradis ! J’ai pu explorer la cote Est de l’Australie, la Papouasie Nouvelle-Guinée intouchée, le Maroc et sa culture à Essaouira, l’Espagne et son rythme de vie, l’eau plus froide en Allemagne, l’est du Canada et des USA, l’évolution du Brésil à travers les années, Hawaii et son rêve, la République Dominicaine pour la danse et le surf, le Venezuela et Cuba pour leurs eaux flats, le Nicaragua et le Costa Rica pour l’aventure, le Panama et ses spots non-touristiques. Je me suis finalement arrêtée lors de mon dernier voyage au Honduras sur l’île de Roatan où j’ai eu mon coup de cœur.
Avec qui apprécies-tu particulièrement de kiter ?
J’ai toujours beaucoup navigué avec les locaux auxquels je me suis liée d’amitié à chaque voyage. J’adore aussi rider avec des filles et je m’amuse toujours lors de nos reportages photos avec les gars du team Core. Et puis bien évidemment avec Chris mon mari ;)
Quelques mots sur ton parcours de kiteuse pro ?
J’ai participé au PKRA en 2008-2009. Ensuite les sponsors sont arrivés : CORE, Rip Curl et Pro-Limit. Le team CORE m’a fait découvrir une autre façon de partager ma passion en m’encourageant à poursuivre comme ‘free-rider’ plutôt qu’en compétition (où je me suis d’ailleurs déchiré les ligaments du genou à plus d’une reprise). Donc comme en surf, je participe au rayonnement de la marque à travers mes photos et vidéos. Mon rôle est de naviguer pour moi, pour le plaisir, tout en partageant ma passion avec les autres notamment via mon blog. Ce qui est plus naturel pour moi que la compétition !
Tu es plutôt freeride, freestyle, vagues, race ? Et pourquoi ?
J’étais 100% freestyle et maintenant je suis plus polyvalente. J’adore les downwinds en freeride et je trouve du challenge à travers la vague donc ça me booste. Je choisis selon mon humeur.
Un rituel après la session ou une chose que tu aimes bien faire avant / après avoir navigué ?
M’échauffer avant et m’étirer après. Mais ce que j’aime le plus, ce sont nos moments privilégiés avec les enfants du coin qui viennent nous regarder rider ou nous aider à ranger notre matériel de kite lorsque la journée se termine. Ca c’est magique !
Meilleur souvenir de session ?
Pas plus tard que ce soir avec mon ami Daniel, nous nous sommes amusés dans un downwind au splendide coucher de soleil. Nous sommes partis en face de la maison et avons ridé en longeant le reef avec de belles vagues et le reflet rose et doré du soleil sur l’eau… À notre retour, nous avions une marmaille d’enfants, tous souriants qui ne demandaient qu’à nous aider à ranger et plier le matériel !

crédit : Justin Boluta
Ton spot préféré ?
Est-ce que je dois vraiment répondre ☺ … Ici au Roatan !
La destination idéale pour allier kite et vacances en famille, selon toi ?
Il y en a tout plein, mais évidemment je vais vous dire Roatan puisque c’est ce qu’on fait, tout simplement.
Pour toi le kite, c’est avant tout : un état d’esprit
LE YOGA
Depuis quand pratiques-tu le yoga ?
Depuis 2007.
Quelle est ta pratique personnelle et quel type de yoga enseignes-tu ?
Ma pratique de Hatha Yoga continue d’évoluer avec les années et change en terme de régularité et d’intensité (surtout en ce moment !). J’essaie d’aller sur mon tapis au moins 1 fois par jour, ne serait-ce que pour un instant de shavasana. Je fais au moins une retraite par année (yoga ou méditation) car j’adore autant apprendre qu’enseigner.
Pourquoi le yoga est un bon complément au kite selon toi ?
Pour mille et une raisons ! Mais pour moi, le yoga représente davantage l’aspect Terre et me « ground», tandis que le kite (L’Eau et l’Air) m’élève et me fait rêver. Plus concrètement, le yoga me permet d’assouplir mes muscles et tendons qui en ont grand besoin après de nombreuses sessions de kitesurf.
Qu’est-ce que le yoga t’apporte de manière plus générale ?
La paix d’esprit… et c’est gros ça !
As-tu pratiqué le yoga jusqu’à la fin de ta grossesse ?
Oui et j’ai du beaucoup adapter ma pratique. Je croyais que ça allait me préparer à l’accouchement mais je crois en fait que rien ne nous y prépare réellement. En revanche, je suis certaine que cela m’a aidé à garder la forme physique et à récupérer rapidement.
As-tu déjà repris le yoga ?
Oui, cela m’a aidé à récupérer plus rapidement mais surtout je crois qu’il m’aidé à reprendre de l’énergie. Malgré les nuits courtes, le yoga « m’énergise » tout comme le fait la nature (être dehors, en contact avec l’environnement fait des merveilles !).
TON BEBE
Peux-tu nous parler de ta grossesse ?
J’ai kité et enseigné le kite jusqu’au 5ème mois mais avec modération et par petites sessions. Il faisait tellement chaud que ça me faisait vraiment du bien d’enseigner et de nager dans l’eau ! Nous sommes retournés au Québec pour le dernier trimestre où j’ai par la suite adoré le froid ! J’ai aussi poursuivi le yoga jusqu’à la fin en adaptant ma pratique aux changements qui se produisaient dans mon corps (à la fin j’étais surtout assise et en squat !). En somme, j’ai eu la chance de vivre une splendide grossesse ou j’ai pris soin de moi, tout en restant active et épanouie. J’ai vécu mon ‘Congé de maternité’ avant l’accouchement.
Le kite ne t’a pas trop manqué ?
Je me croyais immunisée avec toutes ces années de kite derrière la cravate mais je dois avouer que OUI, ça m’a manqué ☺
Penses-tu que l’on peut garder le même style de vie, même avec un tout-petit ?
Oui, tout à fait ! Notre petit Ben-Lou a atterri au Roatan et il n’avait même pas encore deux mois. C’est incroyable comme notre niveau de stress a baissé en arrivant ici. Ben-Lou fait ce que ses parents font, il adore ses journées dehors, le vent et découvre l’eau sans appréhension. En plus, il est la petite vedette du coin ! Ici, la famille s’étend à la communauté donc Ben-Lou est toujours super bien entouré, ce qui nous laisse la possibilité de se reposer un tout petit peu en tant que parents !
Comment abordes-tu cette nouvelle vie à 3 d’ailleurs ?
Je me demande plutôt comment je faisais avant ;) Sans blague, depuis l’instant où j’ai appris la nouvelle, je me suis mise à changer (et dans le bon sens). De toute façon, je n’ai pas eu le choix. Même si ma grossesse a été merveilleuse, j’ai quand même eu ces fameux mots de cœur et beaucoup de chutes de tension -que j’ai encore d’ailleurs- donc ça m’a obligée à ralentir, à me poser, à lâcher prise et à me centrer sur l’essentiel. Avec l’arrivée de Ben-Lou, j’ai développé plus de calme et de sérénité dans mon quotidien… et ça fait du bien !! Comme quoi, il n’y a pas juste que le kite et le yoga qui transforment une personne ;)
Pour suivre l’actualité de Marilou :
Rendez-vous sur sa page facebook et sur son blog perso www.mariloulavallee.blogspot.com
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